28 – UN DUEL AU SABRE
— Bon Dieu de bon Dieu, mais il n’y a pas moyen de dormir tranquille ? Voilà qu’on fait un raffut de tous les diables. Qu’est-ce qui se passe donc ? Est-ce à moi que l’on en veut ou bien nul ne soupçonne-t-il ma présence ? C’est dangereux de me montrer, et, d’un autre côté, je ne peux pas rester dans l’incertitude. Voilà bien dix minutes que j’entends tout ce potin, ma patience est à bout.
Tout ce potin.
Celui qui parlait exagérait, évidemment.
On entendait à peine, en effet, dans la cour de la grande ferme de Teddy, que quelques chuchotements qu’accompagnaient par moments des pas précautionneux.
Mais ces bruits, si légers fussent-ils, avaient valeur de vacarme, tant ils prenaient de sens pour le dormeur qui s’en plaignait.
Étrange dormeur, en vérité, et étrange était aussi sa chambre à coucher.
Les bâtiments composant la ferme de Teddy comportaient une série de bâtiments groupées autour de la maison d’habitation. Plus loin, un peu à l’écart, se trouvait une sorte de grand hangar, dont le rez-de-chaussée servait à remiser les machines agricoles, tandis que le premier étage, surélevé, était transformé en grenier à fourrage.
Et c’était dans ce hangar, du beau milieu d’un tas de foin, que la voix railleuse avait parlé, qu’un personnage s’était plaint.
Bientôt, d’ailleurs, ce personnage se faisait voir.
Il émergeait du fourrage, les cheveux en désordre, parsemés de brindilles dorées, les vêtements assez chiffonnés.
Ce personnage, c’était Fandor.
Fandor et Teddy, lorsqu’ils avaient quitté les berges de la rivière où le journaliste, sans l’opportune intervention de l’extraordinaire jeune fille, eût trouvé une mort tragique, s’étaient rendus à la ferme. Là, Teddy avait persuadé Fandor de se tenir coi, quelque temps au moins, caché dans le grenier.
— Je vous en supplie, avait dit Teddy, écoutez-moi, faites ce que je vous dis. Que vous échappiez aux recherches pendant quelques jours et vous serez tranquille, hors d’affaires, sauvé. Car une fois le jugement rendu au sujet de la mort de ce pauvre Jupiter, nul ne songera plus à vous poursuivre. Tandis qu’en ce moment, si l’on vous trouvait…
Il ne convenait pas au caractère de Fandor de se cacher, de se dissimuler. Courageux comme il l’était, le journaliste aurait cent fois préféré lutter face à face avec ses adversaires, mais il est évident que Teddy avait raison.
L’accusation, et même les accusations qui pesaient sur lui, si sottes qu’elles fussent, avaient leur importance. Il convenait de ne pas les négliger, d’y prendre garde et de ne pas agir en leur endroit à la légère.
Fandor s’était résigné, avait écouté les avis de Teddy, s’était caché, se cachait.
« Après tout, pensait le jeune homme, dans l’intérêt même de mes recherches, il convient que je ne me fasse pas sottement arrêter. Gagnons du temps, nous verrons ensuite comment agir.
Teddy lui avait affirmé qu’elle partait se renseigner sur l’état actuel des poursuites dirigées contre lui.
Fandor, confiant dans la parole de la jeune fille, l’avait laissé faire et, fidèle à la promesse qu’il lui avait donnée, s’était enfoui dans une botte de foin pour y sommeiller, comme en la plus tranquille des cachettes.
Malheureusement, au beau milieu de son somme, voilà que Fandor était réveillé par les allées et venues qu’il avait entendues dans la cour.
Le journaliste, ne pensant pas qu’il pouvait s’agir de ceux qui le poursuivaient et se croyant bien à l’abri de toutes espèces de recherches, venait de commettre une véritable imprudence. Avec sa bravoure tranquille et son insouciance ordinaire, il traversa le grenier et, pour se rendre compte des motifs du bruit, passait la tête à l’une des lucarnes du grenier.
Fandor était mal inspiré. Il s’en rendit compte immédiatement, car à peine était-il apparu à la lucarne que des exclamations furieuses le saluèrent.
— Là… là… le voilà… nous le tenons… hardi… fermez le hangar.
Hé, parbleu, Fandor, maintenant, comprenait à merveille la situation.
Il était pris, sottement pris, ridiculement pris.
Par la trahison, sans doute, de quelque voisin, qui l’avait vu entrer avec Teddy, les soldats, faisant office de policemen et lancés à sa poursuite, avaient dû être avertis qu’il se trouvait caché dans le hangar à fourrage.
Sans bruit, ils avaient entouré le bâtiment, et maintenant Fandor ne pouvait plus s’échapper.
Le journaliste n’était pas ému.
Il y avait longtemps qu’il s’était fait à l’idée que ses aventures finiraient mal un jour.
Et Fandor, laconiquement, se déclara à lui-même :
« Ça y est, je suis bouclé.
Instinctivement, pourtant, alors que les soldats hurlaient dans la cour de la ferme, Fandor s’était jeté en arrière, à l’intérieur du grenier.
Il chercha, jetant autour de lui un regard de bête prise au piège, si une issue s’offrait à lui.
Mais il n’en existait aucune. D’ailleurs, courant à une autre lucarne, Fandor se rendait compte que le grenier à fourrage était cerné.
Non, en vérité, il n’y avait pas moyen de fuir. On allait l’arrêter. Il serait conduit à Pietermaritzburg, il serait jugé, en tant qu’assassin de Jupiter et, selon toute vraisemblance, condamné à être fusillé ou pendu…
— Ma foi, se disait Fandor, puisqu’il faut y aller, allons-y.
Et il ne s’avoua pas qu’en dedans de lui-même, au plus profond de son cœur, un regret le faisait surtout tressaillir, une pensée l’émouvait, lui faisait regretter sa liberté, la pensée de Teddy.
Fandor revint vers la fenêtre où il avait fait sa première apparition et, gouailleur, ironique, demanda :
— C’est moi que l’on cherche ?
Des cris, encore, lui répondaient :
— À mort, à l’assassin !
Puis un homme, un chef se précipita, criant :
— Rendez-vous !
Fandor aurait bien voulu résister, mais le moyen ?
— Bon, je me rends, répondit-il. On s’expliquera plus tard.
Et, toujours plaisantant, il ajouta :
— Seulement, il n’y a pas d’escalier pour descendre de mon grenier et comme je n’ai pas envie de me rompre les jambes en sautant, je vous serais bien obligé, les uns ou les autres, d’apporter une échelle ?
L’officier encore répondit :
— On va faire le nécessaire… Mais ne tentez pas de fuir. Nous sommes armés, nous, et au moindre mouvement…
— Tiens, mais c’est vous, Wilson Drag ? Enchanté de vous rencontrer, mon lieutenant.
Le lieutenant ne répondit point. Il toisait Fandor d’un de ces regards de dédain et de mépris qui suffisent à faire naître des haines farouches.
Fandor, bien entendu, rendit coup d’œil pour coup d’œil.
Fandor dégringola rapidement, avec un sourire bon enfant, l’échelle qu’on venait d’appuyer contre la fenêtre de son grenier.
Parvenu dans la cour où les soldats, le fusil à l’épaule, le menaçaient, prêts à. tirer, Fandor s’informa, affectant de tourner le dos à Wilson Drag :
— Et maintenant, qu’est-ce qu’on me fait ? on me tue tout de suite ? non ? allons, c’est heureux. Les émotions me sont défendues et j’ai beau m’attendre à être condamné, à être exécuté, ça me fait toujours quelque chose.
Les soldats, respectueux de la discipline rigoureuse que leur imposait leur chef, semblaient ne pas l’entendre.
Pour l’officier, il affectait de ne tenir aucunement compte de ses paroles… Et comme Fandor, les mains dans les poches, attendait, faisait même mine de s’impatienter, c’est Wilson Drag qui reprit la parole.
Tourné vers ses hommes, il commanda :
— Vous allez garder cet individu à vue. Cinq d’entre vous, le revolver au poing. Au premier mouvement, feu. Les autres, venez avec moi. Il faut que nous perquisitionnions cette ferme, qui m’a l’air d’être le repaire de toute la racaille du pays.
Wilson Drag s’en alla, très digne, sanglé dans son uniforme.
— L’animal, pensait Fandor qui avait peine à se contenir. Il se fiche de moi. On ne doit jamais se fiche d’un prisonnier, pourtant, et je suis son prisonnier.
Fandor rongeait son frein. Il n’aurait convenu, pour rien au monde, qu’il était terriblement anxieux, mais en fait il n’était rien moins qu’assuré.
Comment tout cela allait-il finir ?
Jérôme Fandor suivait encore des yeux Wilson Drag qui s’éloignait vers les bâtiments de la ferme et escorté d’une vingtaine de soldats, lorsque soudain il tressaillit.
C’est qu’un nouvel arrivant faisait son apparition, un arrivant qui, certes, pouvait changer la face des choses.
Il était encore loin, on ne devinait de lui que la silhouette vague d’un cavalier galopant à vive allure que Fandor, déjà, l’avait identifié…
C’était Teddy, Teddy qui, après l’extraordinaire scène qui venait d’avoir lieu à l’ossuaire, avait, s’échappant à ceux qui le pressaient de questions, sauté sur un cheval, vainement donné la chasse au fugitif, puis, renonçant à la poursuite, s’était dirigé vers sa demeure pour mettre Fandor au courant des derniers événements.
Teddy, apercevant dans la ferme l’uniforme des soldats et, à leur tête, Wilson Drag, éperonna sa monture et arriva au grand galop jusqu’au-devant du lieutenant.
Là, brutalement, reprenant les rênes à sa bête, Teddy stoppa, sauta de sa selle et courant à Wilson Drag :
— Que faites-vous ici ?
Wilson Drag toisa Teddy.
— Ce serait à moi, répondait-il, de vous demander de quel droit vous hébergiez ici un assassin.
— Un assassin ? Ce n’est pas un assassin.
— C’en est un, Teddy.
— Vous en avez menti.
Wilson pâlit sous l’insulte.
— Teddy, faisait-il d’une voix sifflante, vous m’avez fait traiter de voleur. Aujourd’hui, vous m’accusez de mensonge. Mon devoir d’officier, Teddy, serait de mépriser vos insultes, mais mon devoir d’homme ne me le permet pas. J’ai menti, prétendez-vous ? Je vous réponds, moi : Vous êtes un lâche car chaque fois que j’ai essayé de vous imposer silence, vous m’avez échappé par ruse.
— Un lâche ?
À peine le mot déshonorant était-il prononcé que Teddy, devenu blême à son tour, avait levé sa cravache et, en plein visage, en avait marqué Wilson Drag.
— Misérable, hurla l’officier, tremblant de colère… et portant d’un geste instinctif la main à son sabre… Vous me rendrez raison.
— Avec plaisir, quand vous le voudrez.
— Tout de suite ?
— Oui…
Mais à ce moment, derrière Wilson Drag, une voix hurla soudain :
— Place, lieutenant. Si vous avez envie de croiser le fer, c’est avec moi que vous le croiserez.
Et celui qui se précipitait ainsi pour empêcher qu’un combat singulier n’eût lieu entre Wilson et Teddy, c’était Fandor.
Fandor, gardé à vue par les soldats, mais nullement chargé de liens, venait d’assister à la querelle.
Et Fandor qui, d’abord, s’était contenu pour ne pas aggraver la situation de Teddy, pour ne pas risquer que par un abus d’autorité, Wilson Drag ne l’arrêtât comme il l’avait arrêté lui-même, Fandor à la fin n’avait plus été maître de sa colère.
Laisser Teddy se battre avec Wilson ?
Non.
Fandor ne le pouvait pas.
C’était monstrueux, c’était impossible, il devait l’empêcher, il fallait l’empêcher.
Teddy était une jeune fille. Quel que fût son entraînement aux exercices physiques, elle n’était évidemment pas de taille à se mesurer avec Wilson.
Laisser ce duel avoir lieu, c’était se faire le complice d’un assassinat. Aussi Fandor avait-il merveilleusement calculé son affaire…
Il avait, quelques minutes, feint l’indifférence pour mieux duper ses gardiens.
Puis, comme Wilson Drag tirait son sabre, comme Teddy se précipitait sur un des soldats pour lui demander le sien et pouvoir, à armes égales, lutter contre le lieutenant, Fandor avait bondi en avant.
Et si vif avait été son mouvement, si rapide avait été sa fuite qu’il était maintenant bien impossible aux soldats de tirer sur lui car, entre eux et lui se trouvait Wilson.
— Lâche, continuait Fandor, vous êtes le dernier des lâches d’oser provoquer un enfant, un gamin de dix-huit ans. Si vous voulez vous battre, c’est à un homme qu’il faut vous en prendre, c’est à moi.
Mais Fandor avait compté sans son hôte.
— Me battre avec vous, Jérôme Fandor ? demanda Wilson Drag. Allons donc, vous n’y songez pas.
— Vous refusez ?
— Je n’ai même pas à refuser.
— Vous vous déshonorez.
— Vous vous rappelez. Monsieur Fandor, votre partie de baccara ? Comme disait l’ami Teddy : On ne se bat pas avec un homme accusé de vol. Vous êtes arrêté, je viens de vous arrêter. Je vous accuse d’avoir mis à mort le noir Jupiter. Je ne me bats pas avec un assassin, moi.
Fandor, blême, les traits décomposés, grinçant des dents, cria :
— Vous n’êtes qu’un lâche. Vous ne pouvez pas vous battre avec Teddy.
Mais, Teddy lui-même lui coupait la parole :
— Parbleu, lieutenant Wilson Drag, cria Teddy, interrompant Fandor, en voilà assez. Si vous n’avez pas peur, allons-y.
Fandor, une fois encore voulut empêcher le duel. Il se jeta entre les combattants.
— Non, Teddy, non, pas cela.
Teddy l’écarta et, rudement :
— Allons, lieutenant, qu’attendez-vous donc pour faire emmener cet homme à l’écart ?
— Soldats, emmenez le prisonnier. Emmenez-le jusqu’à Durban. Je vais vous rejoindre. Le temps de coucher sur l’herbe ce gamin qui m’a insulté.
Les soldats se précipitèrent sur Fandor. Que pouvait le journaliste ? Ils étaient vingt contre lui. Fandor se sentait arraché, bousculé. Des coups l’étourdirent à moitié, les hommes de Wilson Drag l’entraînaient.
Teddy, demeuré seul en face de Wilson Drag, le sabre haut, le visage impassible, attendait l’attaque du lieutenant.
***
— Garde à vous, cria le lieutenant.
— Vive Dieu, répondit Teddy.
Les sabres étincelèrent, se heurtèrent avec fracas, mais tandis que le lieutenant Wilson Drag supportait sans fléchir le choc de Teddy, la jeune fille, elle, était à demi ébranlée par la violence du coup de son adversaire…
Wilson Drag en profita :
Dédaignant le coup de revers, il pointa.
Comme le lieutenant Wilson Drag pointait en se fendant large, Teddy eut le temps de parer…
La lame du lieutenant rencontrant la lame de Teddy glissa et si large s’était fendu l’officier, que la coquille de son sabre vint heurter la coquille du sabre de Teddy.
Les adversaires étaient épaule contre épaule maintenant, au corps à corps. Déjà le lieutenant se dégageait, relevait son arme, s’apprêtait à tailler d’estoc. Teddy allait expier la folle témérité qui l’avait poussée à accepter un combat au sabre…
Mais soudain, Teddy lâcha son arme d’un mouvement instinctif, joignit les mains, cependant que de sa poitrine un cri désespéré s’échappait :
Au moment où Wilson Drag levait sa latte, prêt à en assener un coup mortel à Teddy, un homme derrière lui avait bondi.
Dans la main de ce nouvel arrivant quelque chose avait scintillé une seconde. Le bras de l’homme s’était levé puis abaissé avec une folle rapidité.
Wilson Drag s’écroula sans un cri, tué raide d’un coup de poignard entre les deux épaules.
Teddy qui n’avait pas eu le temps d’intervenir, qui n’avait pu prévenir cet assassinat, Teddy qui eût cent fois préféré la mort à la fin déshonorante qu’on imposait à son duel, cria :
— Assassin.
Et la jeune fille, dans un geste de fière révolte, déjà portait la main à sa ceinture, saisissait son revolver, prête à abattre le meurtrier de Wilson Drag.
Mais Teddy n’achevait pas son geste.
Son revolver, elle le laissa à sa ceinture.
Un sanglot gonflait sa gorge, un vertige la prit qui la fit s’écrouler sur le sol :
— Vous, disait-elle, vous, Fantômas.
Et l’homme qui venait de lui sauver la vie répondit :
— Oui, moi, moi, ton père…
***
Quand Fantômas, quelques heures avant, s’était échappé de l’ossuaire en criant à Juve : « Vous avez sauvé ma fille, merci. » Teddy avait compris l’horrible secret de son existence. Elle, qui tant de fois s’était demandé pourquoi Laetitia l’obligeait à passer pour un garçon, pourquoi Laetitia craignait par-dessus tout qu’elle sût le nom de son père, pourquoi Laetitia à maintes reprises avait tremblé au seul nom de Fantômas, elle apprenait qu’elle était la fille de l’Empereur du Crime.
Et elle l’apprenait au moment où elle venait d’assister au meurtre de Hans Elders, lâchement abattu par le bandit.
Et elle l’apprenait au moment où elle-même avait été sur le point de faire feu sur lui, ne se doutant pas qu’il était son père, et alors que lui, ce père, l’accusait d’un crime sans se douter qu’elle était sa fille.
Et maintenant, voici qu’à nouveau ce père était devant elle.
Voici qu’elle était en présence de Fantômas, voici qu’elle venait de lui voir commettre un nouvel assassinat.
Elle pouvait abattre le forban, elle hésitait, elle se rendait compte qu’un tel acte de sa part eût été le plus abominable forfait.
Tout le monde avait le droit, le devoir même de tuer Fantômas, mais Fantômas, pour elle, était sacré parce qu’il était son père.
Teddy, écroulée sur le sol, à genoux près du cadavre de Wilson Drag, répéta, comme hallucinée :
— Vous, vous, Fantômas.
— Écoute, c’est pour toi ce que j’ai fait. Je te dois des explications, je te les promets, tu sauras tout et tu me pardonneras.
Des lèvres blanches de Teddy, un seul mot siffla :
— Jamais.
— Tu m’aimeras, répéta-t-il… tu m’aimeras, Hélène… quand tu sauras… quand tu sauras… et tu sauras bientôt… demain… dans deux jours, peut-être… Maintenant, il faut que je me cache, il faut que je disparaisse, on me suit, on me poursuit… adieu… au revoir.
Teddy, ou plutôt Hélène, demeura immobile, écroulée sur le sol, tandis que Fantômas s’enfuyait à grands pas.
***
Il faisait un temps clair.
Dans le ciel pur, le soleil allumait la féerie de ses rayons scintillants, des oiseaux chantaient. La brise avait des douceurs de caresse, des griseries de parfums. Teddy bientôt se releva.
Mais ce n’était plus à Fantômas, à ce père qui l’aimait et qu’elle ne pouvait aimer que Teddy songeait.
— Fandor, où est Fandor ? murmurait la jeune fille, ah, sur mon âme, je le retrouverai, je le sauverai.